L'HORÉE EP

Textes de Fanny Anderegg

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Sommes-nous

Sommes-nous de ceux que la mer emporte ?
Sommes-nous de ceux qu’appelle l’océan ?
De ceux qui ne rêvent plus mais qui dorment ?
Qui entendent mais n’écoutent pas le vent ?

Au-delà de l’horizon
Au-dedans de nos raisons
Quelles étreintes habitent nos songes ?

Sommes-nous de ceux que le silence berce ?
Sommes-nous de ceux qui guettent avant la nuit ?

Sommes-nous ces yeux rassasiés de lumière
Qui s’allongent dans la chaleur de la nuit ?
Ces ombres qui d’un regard savent taire
Les voix qui parfois s’élèvent sans bruit ?

Au-delà de l’horizon
Au-dedans de nos raisons
Quelles étreintes habitent nos songes ?

Sommes-nous de ceux que la route va perdre ?
Suivons-nous les sentiers que nous avons choisis ?



La Marée

La marée tu montes, tu montes à mes pieds
La marée tu montes, vas-tu t’arrêter ?
La marée tu montes et je te laisse entrer
Même si l’on raconte que les âmes tu viens voler
Même si l’on raconte que les âmes tu viens emporter

La marée tu montes, je ne peux te toucher
Car à chaque seconde tu viens me brûler
La marée tu montes, toi tu es le berger
Et moi je suis l’ombre où tu viens te réfugier
Et moi je suis l’ombre où tu viens t’abriter

C’est la marée qui monte, c’est la marée qui monte
C’est la marée qui monte qui monte, à mes pieds

J’aimerais te garder
Même si dans ta ronde tu viens me rappeler
Que tout dans ce monde doit un jour s’abandonner
Tout ce qui vient au monde doit un jour s’en aller
Tout ce qui vient au monde doit au large se retirer

C’est la marée qui monte, c’est la marée qui monte
C’est la marée qui monte qui monte, à mes pieds



LA RIVIÈRE

À la rivière il s’en est allé
Rempli des plaines
Qu’il a tranversées
Chemins de terre
Pour se regarder
Dans l’eau si claire
S’abandonner

Si tu cherches l’amour
Pour que revienne la vie
Ne fais pas de détour
Suis

Si tu cherches la route
Pour que revienne l’envie
Le courant qui t’emporte
Suis

Si tu cherches l’amour
Pour que revienne la vie
Ne fais pas de détour
Suis

Si tu cherches la route
Pour que revienne l’envie
Que revienne le jour
Toi qui baigne dans son lit
Ferme les yeux écoute
L’eau qui gronde et qui s’oublie
Et dans cette folle course
C’est ton souffle qui coule aussi
Toi qui cherche l’amour
Pour que revienne la vie
Le courant qui te porte
Suis



Tout ce temps

Et tout ce temps à attendre
Dans cette chambre noire
Toutes ces voix et tous ces sons
Qui dansent autour de moi
Et tout ce long voyage
Pour arriver jusque là
Atteindre le rivage
Et moi dedans toi

Et la patience je vais apprendre
Et tout ce temps pour comprendre
Que dans cette ronde, la vie ne peut attendre
Dans cette ronde, la vie est à prendre

Et tout ce temps à attendre
A brûler dans tes bras
Pour la lumière d’un visage
Suivre la carte du tendre
Suivre la carte des vents
A travers les paysages
A travers les mirages
Toi tout autour de moi

Et tout ce temps à attendre
A devenir des hommes
Toutes ces heures, toutes ces secondes
Pour être ce que nous sommes
A travers la grand-route
Et les dunes immenses
Même dans nos doutes
Est ce qui nous façonne

Et la patience qui nous étonne
Et tout ce temps que l’on se donne
Dans cette ronde, le chant de la vie s’envole
Dans cette ronde, l’écho de la vie résonne



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